FAQ

Cette Foire aux questions vise le grand public et se veut dynamique; le document sera donc mis à jour régulièrement pour éventuellement répondre à de nouvelles questions.

Publié le 13 juin 2023

Q1 : L’APPUSB et l’USB sont en négociations pour une nouvelle convention collective. Quelles sont les principales demandes du syndicat dans ces négociations?

Le comité de négociations a pour mandat d’obtenir des conditions de travail adéquates afin de permettre aux professeur.e.s et aux professionnel.le.s de maintenir l’excellence en enseignement et en recherche qui caractérise l’Université de Saint-Boniface (USB). Ce que les membres de l’Association des professeur.e.s et professionnel.le.s de l’Université de Saint-Boniface (APPUSB) souhaitent par-dessus tout est d’éviter que l’éducation postsecondaire francophone au Manitoba devienne une éducation de second niveau. C’est pourquoi, parmi ses revendications à la table de négociations, l’APPUSB cherche à rattraper l’écart salarial qui se creuse entre professeur.e.s et professionnel.le.s francophones et anglophones au Manitoba. En effet, la capacité de l’USB d’attirer et de retenir des gens de talents pour exécuter ses mandats d’enseignement et de recherche dépend des conditions de travail qu’elle leur offre. L’USB est déjà confrontée à des défis importants de recrutement lorsque vient le temps de combler des postes parmi son personnel académique et enseignant. Ces défis mettent en péril la qualité de l’éducation à laquelle s’attendent les étudiant.e.s., ainsi que sa capacité à produire et diffuser de la recherche permettant à la communauté franco-manitobaine de briller.

Q2 : Quelles seraient les conséquences, sur le moyen et le long terme, du maintien des conditions de travail actuelles?

Les conséquences se font déjà sentir. Dans de telles conditions, c’est l’attractivité et la capacité de rétention d’un personnel hautement qualifié et axé sur l’excellence qui est en jeu!

L’USB souffre dès maintenant d’un déficit d’attractivité. Il n’est pas rare pour les universités au pays, même celles situées en région périphérique (pensons à celles qui font partie du réseau des Universités du Québec par exemple), de recevoir plusieurs dizaines de candidatures dès qu’un poste est affiché. À l’USB, on se dit heureux lorsque l’on reçoit une demi-douzaine de candidatures pour une poste menant à la permanence! La lenteur du processus de négociations actuel et l’insuffisance des offres patronales ne sont pas étrangères à cette situation inquiétante. Les candidat.e.s potentiel.le.s sont à même de constater que cela fait plus de trois ans que nous sommes sans contrat de travail, ce qui leur envoie un bien mauvais message, celui d’une ambiance de travail viciée. Ce n’est pas une perspective des plus encourageantes pour des gens qui, la plupart du temps, viennent de l’extérieur de la Province.

Maintenir les conditions de travail actuelles pénalise les professeur.e.s et les professionnel.le.s de l’APPUSB et met en péril l’éducation des étudiant.e.s d’aujourd’hui et de demain.

Q3 : Ces difficultés de recrutement touchent-elles seulement les professeur.e.s et les professionnel.le.s enseignant.e.s ?

Non. Plus grave encore est la situation des chargé.e.s de cours. Les conditions salariales anémiques dans lesquelles l’administration entretient ce corps de métier empêchent d’élargir le bassin d’embauche au-delà du Manitoba. Or, pour plusieurs disciplines, les candidat.e.s manitobain.es ne peuvent suffire à combler la demande. Ce problème récurrent de recrutement met en péril la capacité à assurer l’excellence académique de nos programmes, d’une part, et l’aptitude des professeur.e.s à assumer leurs responsabilités de recherche, d’autre part. Ce sont en effet les chargé.e.s de cours qui assurent une partie de l’offre de cours, et qui, ce faisant, permettent aux professeur.e.s de consacrer un peu plus de temps pour la recherche ou le service à la communauté.

L’augmentation décente des conditions salariales des chargé.e.s de cours est l’une des revendications phares de l’APPUSB; l’administration fait obstacle à ce jour à toute bonification conséquente.

Maintenir l’excellence de nos enseignements, contribuer aux savoirs et à l’innovation et perpétuer nos engagements envers la communauté francophone de la Province, dans les conditions actuelles, tiennent du tour de force.

Q4 : Où en est le processus de négociation entre l’APPUSB et l’employeur?

Les professeur.e.s et professionnel.le.s de l’Université de Saint-Boniface sont sans Convention collective depuis 3 ans. L’APPUSB souhaite trouver un terrain d’entente avec l’employeur qui reconnait le travail des professeur.e.s et professionnel.le.s de l’USB à sa juste valeur. Étant donnés les défis à la table de négociations, l’APPUSB doit envisager tous les moyens de pression possibles pour arriver à une entente. Ceux-ci incluent un vote pour adopter un mandat de grève. Même si les membres de l’APPUSB adoptent un mandat de grève, les négociations peuvent continuer, sans qu’une grève ait lieu, et c’est ce que nous souhaitons.   

Q5 : Les professeurs n’enseignent généralement que de septembre à avril, ne peut-on pas considérer qu’ils profitent déjà de conditions de travail très favorables?

Il est nécessaire de déconstruire certains mythes sur les tâches imparties aux professeur.e.s universitaires. Le temps que le personnel enseignant passe en classe aux trimestres d’automne et d’hiver (parfois même à la session de printemps) n’est que la pointe de l’iceberg. Moins visibles, mais chronophages, s’ajoutent une multitude de tâches qui composent le quotidien des professeur.e.s : l’enseignement, bien sûr, mais aussi la recherche et le service à la communauté (participation active dans de nombreux comités, au sein notamment de la communauté). Le fait de travailler dans une plus petite université en contexte minoritaire ne réduit pas les responsabilités de nos membres, bien au contraire. Comme nous sommes moins nombreux, le volume de tâches administratives se fait donc plus lourd pour chacun d’entre nous. Aussi faut-il ajouter que nous avons une responsabilité supplémentaire à l’égard de la communauté francophone minoritaire. Ce contexte implique de notre part un engagement social plus profond et continu.

Sur ce point, nous avons préparé quelques billets informatifs et plus détaillés qu’il est possible de consulter :

Q6 : Mais vous travaillez dans une petite institution au service d’une population minoritaire. N’est-il pas présomptueux de vouloir vous comparer aux autres universités manitobaines?

C’est justement parce que nous servons avec fierté et dévouement une communauté minoritaire francophone historique que nous pensons raisonnable d’envisager à moyen terme un traitement comparable. Notre tâche de travail, nos compétances et nos expertises, en enseignement comme en recherche, n’ont rien à envier à celle de nos collègues anglophones de la Province. Faut-il pénaliser des gens compétents sur la seule base qu’ils ont choisi de travailler à l’USB, la seule institution postsecondaire francophone au Manitoba?

Nous sommes la seule institution au Manitoba à fournir une gamme complète de programmes exclusivement en français. Le personnel enseignant, en petit nombre, oblige nos membres à développer des expertises et des contenus plus vastes, à sortir du confort relatif de leurs champs de spécialisation. Cela exige un temps considérable de préparation additionnelle et des compétences intellectuelles exceptionnelles. Nous avons la chance d’avoir pu recruter, au cours des années, un corps professoral et professionnel doté de ces qualités essentielles. Plus encore, ces gens parviennent, malgré une tâche d’enseignement plus importante et des responsabilités accrues auprès de la communauté francophone minoritaire, à maintenir un niveau d’excellence en recherche qui soit reconnu par les pair.e.s, non seulement au niveau local, mais également national et international. Il serait dommage pour tous, en premier lieu pour les étudiant.e.s. et la communauté francophone du Manitoba dans son ensemble, que nous ne soyons pas en mesure de maintenir ces standards d’excellence.

Q7 : Même si vos revendications sont légitimes, ne font-elles pas peser un fardeau financier trop lourd sur l’Institution? Vos revendications ne pourraient-elles pas avoir des conséquences néfastes sur l’USB à plus ou moins long terme?

Contrairement à ce qu’on peut se laisser dire, l’Université de Saint-Boniface a une solide situation financière, et les fonds nécessaires pour absorber dans l’immédiat les augmentations salariales demandées. Selon les états financiers, l’Université de Saint-Boniface a augmenté ses revenus de 16 % au cours des cinq dernières années et a rapporté des excédents financiers importants.