La fin du mois de juin aura été très mouvementée à l’USB, c’est le moins que l’on puisse dire. Pour faire suite à l’offre «finale» que lui a servi l’administration le 13 juin, offre jugée comme inacceptable par le Comité de négociations, l’APPUSB a mis en place une série d’actions de mobilisation pour appeler l’administration à revenir à la table des négociations.
Les membres votent massivement en faveur d’un mandat de grève
Au terme d’une période de vote tenu en ligne sur une période de 72 heures, les membres de l’APPUSB se sont prononcés. Leur participation a été très importante : 86% des membres éligibles ont déposé leur vote et le résultat est retentissant. C’est 93% des votes reçus qui se prononcent en faveur d’un mandat de grève. Les membres ont ainsi choisi de donner au comité de négociations un outil très fort parmi toutes les mesures possibles pour exercer des moyens de pression et être pris au sérieux à la table des négociations.
La raison principale d’un tel vote est simple. Si les membres de l’APPUSB se mobilisent à ce point c’est parce qu’il s’agit de régler un problème de fond qui dépasse de loin leurs circonstances individuelles. Ils sont unis et déterminés parce qu’il est essentiel de protéger le cadre d’apprentissage des étudiants de demain et d’assurer la pérennité de l’USB, et la vitalité même de la communauté francophone manitobaine.
Au lendemain du vote, l’émission du 6 à 9 et un article de Radio Canada font le point sur la situation. Le Journal La Liberté souligne que la campagne de mobilisation a permis de relancer les négociations avec la partie patronale. Le surlendemain, le Winnipeg Free Press met en perspective l’importance de ce vote. La radio communautaire, l’Envol, s’entretient avec un ancien étudiant, Simon Boily, qui témoigne de l’importance de la disponibilité des professeur.e.s et des professionnel.le.s dans la classe et en dehors et conseille aux étudiants préoccupés par la situation d’entrer en contact avec leurs professeur.e.s et professionnel.le.s enseignant.e.s pour mieux comprendre leur travail et les raisons de leur mobilisation.
Un nouveau calendrier de rencontres
L’APPUSB a aussi su mobiliser la communauté francophone du Manitoba (et même au-delà) et la rallier à la justesse des principes qu’elle défend. Pas moins de 480 personnes ont pris la peine de signifier par lettre électronique à la rectrice leur appui à notre cause. C’est grâce à cette vague de soutien que la direction de l’USB a pris contact avec le Comité de négociations de l’APPUSB le vendredi 23 juin pour proposer des nouvelles dates de rencontres.
Une confiance en l’avenir
Nous sommes confiants que ces nouvelles rencontres mèneront très rapidement à une entente juste et équitable. Rappelons-nous que nos propositions, détaillées et raisonnables ne visent même pas un retour à la parité avec nos homologues les plus proches, à savoir l’Université de Winnipeg pour les professeur.e.s et la DSFM pour les professionnel.le.s enseignant.e.s, même si c’était presque le cas (99%) en 2015. Aujourd’hui, nous demandons simplement de réduire l’écart pour que le manque de compétitivité de l’USB sur le marché du travail soit moins important. En effet, si nous avions accepté l’offre que l’USB qualifiait de “finale” le 13 juin 2023, nous n’aurions même pas rattrapé la convention collective échue de nos homologues. Maintenir une telle situation, alors que nous avons déjà la charge d’enseignement la plus conséquente du Manitoba, reviendrait à miner les chances de l’USB de garder des personnes expérimentées et d’attirer de nouveaux talents.
Il est urgent de remédier à cette situation. Les écoles s’apprêtent à conclure l’année scolaire, alors que les finissants des écoles secondaires ainsi que leur famille ont les yeux rivés sur ces négociations. Ces finissants et leurs parents doivent être heureux d’apprendre que la direction de l’USB a repris contact pour revenir à la table des négociations et nous espérons une entente dans le plus rapidement que possible. L’excellence dans les services et les programmes n’est possible que s’il y a des professeur.e.s et des professionnel.le.s présent.e.s et disponibles pour la réaliser. C’est en offrant des conditions de travail équitables qu’on peut le mieux répondre aux défis de rétention et de recrutement et qu’on garantit les meilleures conditions aux étudiants d’aujourd’hui et de demain. Il en va de l’avenir de la communauté francophone du Manitoba.