Nous sommes sans convention collective depuis trois ans. Nos membres ont refusé les propositions de la direction de l’USB qui étaient encore très éloignées de ce que nous considérons être une convention acceptable. Cependant, la raison principale d’un tel délai se trouve dans une conception différente de ce que devrait être une véritable table de négociations.
Avec ou sans intermédiaire
C’est en 2016 que la haute administration a opté pour la première fois dans l’histoire de l’institution pour la stratégie de déléguer la tâche de négocier à la table avec le syndicat des professeurs, des professionnels et des professionnels-enseignants (APPUSB). L’USB a choisi de se faire représenter par un avocat. La présence d’un tel spécialiste est peut-être nécessaire pour s’assurer de la conformité de certaines dispositions à la loi et à la jurisprudence. Mais conférer à cet expert le rôle de négociateur en chef consiste à déléguer le pouvoir de négociation à une tierce partie qui ne travaille pas au quotidien avec les personnes concernées.
Avant même d’entrer dans le comité de négociations et d’assumer la responsabilité que nous avaient conférée nos collègues, nous étions un peu déçus de savoir que nous ne pouvions pas discuter avec la rectrice, les deux vice-recteurs ou nos doyens. Ces personnes, avec qui nous travaillons tous les jours et qui savent ce que comportent la recherche, l’enseignement et le service sont, malheureusement, absentes de nos rencontres. Nos espoirs, à l’origine, n’étaient pas mal placés. Ces acteurs incontournables de l’université sont présents dans les négociations entre les professeur.e.s et la direction d’autres universités, précisément parce qu’ils sont les seuls à comprendre ce que comporte la charge et la diversité du travail effectué au quotidien. À l’USB, c’est le vice-recteur à la recherche et à l’enseignement ainsi que les doyens qui sont présents dans les comités paritaires, rassemblant la partie patronale et l’APPUSB, pour trancher sur des questions annuelles reliées à la convention collective. Nous pensions donc pouvoir discuter avec ces personnes de nos conditions de travail.
Pire encore, nous ne sommes même pas capables de savoir si nos vice-recteurs et doyens sont au courant des tractations en cours. Il est donc difficile de s’imaginer dans quelle mesure les propositions de la partie patronale sont le reflet d’une prise de décision informée par l’étendue des activités et du travail concernés.
Autrefois un exemple de collégialité
C’est bien connu, l’USB a figuré pendant cinq années d’affilée parmi les 25 meilleurs employeurs du Manitoba jusqu’en 2015. Cette performance était en réalité le fruit d’un important travail rassemblant la direction de l’USB ainsi que ses trois syndicats (l’APPUSB, l’APEC: l’Association des professeurs aux études collégiales et la PASA : le Personnel à l’appui des services académiques). C’est ensemble qu’ils se sont assis et qu’ils se sont imaginés comment l’USB pourrait se doter d’un cadre de travail lui permettant de figurer parmi les meilleurs employeurs du Manitoba. Il y avait à cette époque un vrai dialogue et un désir sincère de travailler ensemble. Aujourd’hui, nous sommes malheureusement, à des années lumières de cette dynamique.
Un appel à de vraies négociations
Nous sommes uni.e.s et déterminé.e.s et nous sommes animé.e.s par une volonté ferme pour arriver à une résolution rapide, juste, raisonnable et équitable. Ce que nous cherchons, c’est un milieu de travail harmonieux et dans lequel l’Université réalise sa mission au mieux. Nous appelons la direction de l’USB à nous rejoindre à la table des négociations dans le but d’établir un véritable dialogue et construire, ensemble, une université capable de remplir sa mission d’excellence en recherche et en enseignement et ce, pour le bien et la prospérité de la communauté francophone du Manitoba.