L’association des professeurs et des bibliothécaires de l’Université du Manitoba (UMFA, University of Manitoba Faculty Association) est en grève depuis le 2 novembre 2021 après être arrivé à une impasse dans les négociations avec son administration.
Au cœur du problème se pose la question des salaires mais aussi celle de l’ingérence de la province dans la manière dont l’université négocie avec ses employés. L’APPUSB a diffusé un communiqué pour exprimer sa solidarité avec UMFA.
L’APPUSB est solidaire avec UMFA
Depuis son arrivée au pouvoir, le Parti progressiste-conservateur mine l’enseignement collégial et universitaire en réduisant le financement public des établissements postsecondaires, en augmentant les frais de scolarité et en compromettant l’autonomie des universités manitobaines.
Un exemple concret de cette ingérence du gouvernement dans l’autonomie de nos universités est le mandat qu’il impose aux administrations universitaires. Ce mandat concerne les négociations que celles-ci mènent avec les associations syndicales quant à la rémunération du personnel académique. Ce type de mandat, dont la très controversée loi 28 est un exemple tristement éloquent, brime le droit à la négociation collective : patronat et syndicat doivent pouvoir négocier librement sans aucune ingérence du gouvernement.
Face à cette mainmise du gouvernement, les membres de la University of Manitoba Faculty Association (UMFA) ont adopté récemment un mandat de grève, sommant du fait même le gouvernement de se retirer des négociations entre le personnel académique et l’administration de l’Université du Manitoba au plus tard le 31 octobre. Cette demande n’ayant pas été rencontrée, les membres d’UMFA sont en grève depuis le 2 novembre. Force est de reconnaître que la situation est d’autant plus déplorable que l’administration de cette université possède les moyens financiers pour offrir une augmentation salariale à son personnel académique.
D’années en années, les étudiants assistent impuissants à l’augmentation de leurs frais de scolarité, tandis que leurs conditions d’apprentissage dépérissent en raison de la détérioration des conditions de travail du personnel académique. Les universités manitobaines éprouvent de la difficulté à recruter et à retenir leurs employés en raison de la relative faiblesse de leur rémunération. Si le gouvernement n’augmente pas le financement des universités, professeurs et étudiants risquent de quitter la province pour trouver ailleurs de meilleures conditions de travail et d’apprentissage. Un tel exode des « cerveaux » entraînerait des conséquences fort malheureuses pour la société manitobaine qui bénéficie des universités comme jamais durant la pandémie de COVID-19, notamment par la promotion de politiques publiques s’appuyant sur des données probantes.
Membre de la Fédération des associations de professeurs des universités du Manitoba (FAPUM), l’Association des professeur.e.s et des professionnel.le.s de l’Université de Saint-Boniface (APPUSB) soutient les efforts déployés par UMFA pour obtenir de meilleures conditions de travail et pour faire respecter l’autonomie des universités. Nous sommes fiers de rejoindre sur le piquet de grève les membres d’UMFA, car leur combat est aussi celui de tous les membres du personnel académique des établissements postsecondaires actuel, comme de tous les citoyennes et citoyens préoccupés par la qualité de l’enseignement postsecondaire au Manitoba aux prises avec l’idéologie d’austérité néolibérale du gouvernement conservateur actuel.
Ont signé ce communiqué de presse en toute solidarité, les membres du Comité de direction de l’APPUSB :
David Alper
Danielle De Moissac
Michael Dickman
Lise Gaboury-Diallo
Patrick Noël
Étienne Rivard
Mireille St-Vincent
Jean Valenti
Pour de plus amples informations, veuillez communiquer avec Jean Valenti, Président de l’APPUSB :
Tel. 204-219-1226 ; [email protected]
Une délégation s’est également jointe à la manifestation qui s’est déroulée le vendredi 5 novembre 2021 à 12h, devant les bureaux de l’administration. Dans la série de discours prononcés, notre président Jean Valenti a manifesté notre soutien à cette lutte commune.